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Lyon, le 20 mars 2010 - Préparatifs

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Première page oblige, pourquoi avoir nommé ce blog  TEXTES  ET  TOILES ?

Parce que les textes et les toiles entretiennent de nombreuses relations et parce que… j’apprécie les jeux de mots.
Il y a une relation « générative » entre les mots « texte » et « tissu ». Littéralement. Le mot « texte » français a été tiré du mot « tissu » en latin. Comme un enfant de sa mère…
Comment dit-on « tissu » en latin ? Textus !
Et que signifie le mot latin textus ? Tissé, entrelacé, tressé, formé par assemblage de parties, en tant que participe passé ; et en tant que nom : enlacement, tissu, contexture, trame, entrelacement, contexture (de style), enchaînement, structure (d'un récit), liaison (des idées). Et aussi : suite, récit, exposé - texte, contenu, teneur.

La relation qui noue le tissu et le texte est au cœur de ma création : j’écris des textes-tissus et je crée des toiles-textes.

Le texte et la toile ont un autre un point commun - parmi encore de très nombreux - celui de l’entrelacs. La logique de l’entrelacs – dessus/dessous - est à la base de la notion de tissu et de texte. Les fils d’une toile tiennent du simple fait de l’entrecroisement des fils de chaîne et des fils de trame. Un texte est construit de la même façon : au lieu des fils, des phrases, des pensées et des histoires… La trame des récits se noue en d’infinis entrelacements d’intrigues sur la chaîne des images, métaphores, pensées…

A cela s’ajoute mon goût pour la couleur et la lumière, de sorte que mes toiles-textes racontent des histoires sans mots mais avec des… motifs. Tout de formes, de textures et de couleurs…
Mes toiles content des histoires puisées dans les nombreux textes de littérature et de philosophie qui ont élus domicile en moi. Lorsqu'ils me visitent, ils se re-forment et je les dépose sur des toiles en tissu qui, telle des pages blanches, se prêtent à l’écriture. Les motifs qui me viennent aux doigts sont alors autant de filets d’encre, rendant visibles les fils d’idée, relations et voies au travail dans les profondeurs. Ainsi se manifestent les lettres et les cartes réfléchissant ma rencontre - et mes relations - avec les anciens et l’inspiration du jour…

Mes textes relèvent du même mouvement : ils sont l’autre versant de mon œuvre plastique. Car, bien que dérobées, le monde aussi a ses lettres et ses cartes. J’éprouve plaisir à les lire… Leur écriture est mystérieuse, d’autant plus que, fractionnée, elle est disséminée au secret de chacun d’entre nous. Ecrire me permet de mettre en lumière, autant que faire se peut, les fragments dont je suis dépositaire. Et de les partager…