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Lyon, le 31 décembre 2017

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        Qu’en 2018, 
                   vous alliez sur les chemins
                                          ailé d’étoiles 
                                                       ©Michèle Rodet


    La naissance des aborigènes d’Australie est inscrite dans une double filiation : celle de sa parenté et celle de la parcelle de Terre qui lui est dévolue d’après le rêve fait par sa mère à cet effet, parcelle dont il aura la responsabilité toute sa vie.

    La terre d’Australie est façonnée par les ancêtres surnaturels l’ayant parcourue en d'autres temps. Les traces de leur passage ont formé des réseaux complexes recouvrant le pays. Ces chemins accessibles depuis des sites sacrés, représentés par des cercles concentriques, contiennent la mémoire et le savoir de ces êtres mythiques. Ce lien entre mémoire et terre fonde un espace temps de la création appelée « Jukurrpa », terme que l’on traduit par Rêve.

CHEMIN DU RÊVE ÉTOILÉ, Dave Ross Pwerle, 1991. Acrylique sur toile. Lyon (France) Musée des Confluences. 
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Lyon, le 24 février 2014



Pas de symbole sans … ?

Lire les chapitres précédant : ch. 1 : du signe... - ch. 2 : ... au symbole

       La langue grecque établit un rapport entre "symbole" et… diab(o)le. Ce mot est tiré du verbe grec dia-ballein, qui signifie : "jeter entre ou à travers, placer à travers, d'où : séparer, insérer, désunir ; brouiller, détourner ; attaquer, accuser, dire du mal de ; jouer à, tromper."
      Dans l'antiquité, diabolê (nom) renvoie non pas un objet comme le symbole, mais à "la  division, d'où : brouille, aversion ; accusation (fondée), fausse accusation, calomnie". Est diabolos (adjectif) : "ce qui désunit, qui inspire la haine ou l'envie, la médisance ou la calomnie".
       
       La dynamique diabolique opère en brouillant les traces, disloquant les liens et brisant les signes ; c'est une énergie de désordre, de perversion, de détournement des traces lisibles. Le diabolique embrouille en touchant à ce qui anime l'humain et le fait vivre, en touchant au désir. Ses armes ? Mensonge, manipulation, instrumentalisation, emprise...
      Le diab(o)le brise les fils du désir en utilisant à son profit les formes symboliques : il les vide de leur sens et de leur substance vitale, de leur énergie de vie. Il ne reste alors que des formes brutes, sortes de coques vides et insignifiantes.
     Ce que provoque le diab(o)le ? La confusion, le perte de repère et de liens et par conséquent, des blessures (d'âme) et de la mort (du désir). A quoi mène-t-il ? A la jouissance centrée sur soi.

Apparition de Mephistophélès à Faust  






    Quels recours ? Les sociétés et les associations cherchent depuis toujours à se protéger et à tenir leurs membres à distance de cette énergie néfaste. Les lois, les contrats, les pactes, les chartres (etc.) sont le moyen qu'elles ont trouvé et mis en œuvre pour ce faire. C'est pourquoi on leur confère une fonction symbolique, un pouvoir d'union et de rassemblement : ce qui y est consigné porte une valeur d'écriture contractuelle, une valeur d'alliance ou de "re-liance" pour la vie entre chacun, au sein et entre les générations.

     Dans la mesure où ce n'est pas un pacte diabolique, naturellement. J. W. von Goethe met en scène Faust, le héros légendaire qui signa un pacte avec le diable. Il conte comment le piège ourdi par l'esprit et prince des ténèbres Méphistophélès conduira Faust tout droit dans ses filets en semant la mort autour de lui…

     Voici un passage extrait de ce Faust : 

" MEPHISTOPHELES :… Un mot encore : pour l'amour de la vie ou de la mort, je demande pour moi une couple de lignes.

FAUST : Il te faut aussi un écrit, pédant ? Ne sais-tu pas ce que c'est qu'un homme, ni ce que la parole a de valeur ? N'est ce pas assez que la mienne doive, pour l'éternité, disposer de mes jours ? Quand le monde s'agite de tous les orages, crois-tu qu'un simple mot d'écrit soit une obligation assez puissante ?... Cependant, une telle chimère nous tient toujours au coeur, et qui pourrait s'en affranchir ? Heureux qui porte sa foi pure au fond de son coeur, il n'aura regret d'aucun sacrifice ! Mais un parchemin écrit et cacheté est un épouvantail pour tout le monde, le serment va expirer sous la plume ; et l'on ne reconnaît que l'empire de la cire et du parchemin. Esprit malin, qu'exiges-tu de moi ? Airain, marbre, parchemin, papier ? Faut-il écrire avec un style, un burin, ou une plume ? Je t'en laisse le choix libre.

MEPHISTOPHELES : A quoi bon tout ce bavardage ? Pourquoi t'emporter avec tant de chaleur ? Il suffira du premier papier venu. Tu te serviras pour signer ton nom d'une petite goutte de sang.

FAUST : Si cela t'est absolument égal, ceci devra rester pour la plaisanterie.

MEPHISTOPHELES : Le sang est un suc tout particulier.

FAUST : Aucune crainte maintenant que je viole cet engagement.
L'exercice de toute ma force est justement ce que je promets. Je me suis trop enflé, il faut maintenant que j'appartienne à ton espèce ; le grand Esprit m'a dédaigné ; la nature se ferme devant moi ; le fil de ma pensée est rompu, et je suis dégoûté de toute science. Il faut que dans le gouffre de la sensualité mes passions ardentes s'apaisent !
Qu'au sein de voiles magiques et impénétrables de nouveaux miracles s'apprêtent ! Précipitons-nous dans le murmure des temps, dans les vagues agitées du destin ! Et qu'ensuite la douleur et la jouissance, le succès et l'infortune, se suivent comme ils pourront. Il faut désormais que l'homme s'occupe sans relâche.

MEPHISTOPHELES : Il ne vous est assigné aucune limite, aucun but. S'il vous plaît de goûter un peu de tout, d'attraper au vol ce qui se présentera, faites comme vous l'entendrez. Allons, attachez-vous à moi, et ne faites pas le timide ! "

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Lyon, le 1er novembre 2013

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Le symbole : une forme de dynamisme orientée vers l'un

Le mot français "symbole" a été formé à partir du verbe grec sumballô, qui signifie : "jeter ensemble,  mettre ensemble, mettre en commun, d'où : rapprocher, échanger, réunir - rapprocher par la pensée, expliquer - se rencontrer avec, se réunir, avoir une entrevue avec." 
Monnaie de la Grèce antique  : drachme
Dans l'antiquité, le symbole était matérialisé par une poterie, ou une pièce de monnaie, que l'on brisait en deux (ou en plusieurs) morceaux lors d'une première réunion, d'une première entrevue ou d'un engagement et que l'on distribuait à chacun des membres présents en vue d'une autre rencontre. Lors du prochain rassemblement, l'on rapprochait les morceaux pour reformer l'unité de la pièce ou de la poterie. L'on s'assurait ainsi de l'identité des porteurs, de leur nombre, etc.
Pour qui le portait, ce fragment confirmait son appartenance au dit groupe (assemblée, société, fratrie, association commerciale, …), sa singularité au sein de ce groupe, mais aussi l'union initiale et la perspective d'une nouvelle réunion. C'était le signe à la fois d'un lien et d'un engagement. Signes de reconnaissance, les fragments rassemblés de la poterie attestait du lien initial entre chacun. Traces lisibles, ils manifestaient la relation au travail, le lien en attente d'accomplissement, une part de responsabilité.

A cette époque, le symbole n'était pas figé dans une forme, mais désignait déjà une alliance, une unité de vue, un projet commun ou, comme on dit aujourd'hui, de la "re-liance".Le symbole prend à présent des formes en fonction de l'idée, du contrat ou du projet (social, politique, religieux, commercial…) qu'il représente.
Il est devenu plus abstrait, moins personnel, souvent codifié, mais il demeure pour qui lui accorde de l'importance, un objet ou un signe qui indique l'orientation de son désir : une énergie, un dynamisme tourné, non pas vers une jouissance solitaire, mais vers du rassemblement, de l'unité, des retrouvailles, du plaisir issu d'un désir partagé.

Le symbole donne à penser la présence, la signifie et la suspend. Ce n'est ni un objet - qui satisferait ou comblerait un besoin - ni un souvenir : il n'appelle par la remémoration passive d'un événement ou de personnes rencontrées autrefois. C'est un objet "ouvert", un espace de transfert : il oriente vers demain, dégage un champs pour de la créativité, ménage un espace pour que des singularités co-opèrent, se co-ordonnent. Par lui transite une énergie vivante, active dans la mesure où il rend présent le désir initial et l'actualise en permanence (envers et contre tout), y compris dans l'absence (de l'autre ou des autres).

Mais, si le grec a forgé le mot "symbole" pour parler de ce type d'énergie, de cette dynamique de rassemblement, de ce plaisir des retrouvailles, de cet esprit tendu vers l'un, quel mot a-t-il bâti pour désigner son contraire : la dislocation des liens, l'effacement des relations, l'écrasement du temps, la perte de sens ?
                                                                                                       © Michèle Rodet
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Lyon, le 7 septembre 2013

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Du signe… au symbole
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Les littéraires ont une façon bien à eux d'entendre et d'employer certains mots. A plus forte raison, les littéraires linguistes. C'est qu'ils sont enracinés non seulement dans un corpus de langues et de textes qui remontent à Homère, mais aussi dans la manière dont fonctionnent langues et langages, et encore dans l'usage que les humains font de la parole. Les littéraires linguistes tiennent ces trois dimensions d'une même main, comme un conducteur de char à trois chevaux le ferait avec les rênes de son attelage : la difficulté réside non pas dans la posture bien qu'elle demande de l'adresse, mais dans le fait de conduire chacun des chevaux dans la même direction !

Michèle Rodet : Tissâge (détail)
Comment donc utilise-t-on des mots comme "signe" et "symbole" dans ce domaine ?
Le signe est l'unité de base d'un langage. Le signe, et non le mot ou la phrase. C'est une unité qui participe de la construction d'un langage dans la mesure où il produit de la "signification", et partant, du ou des sens. Le signe est le matériau qu'emploie un écrivant ou un parlant pour "faire signe" - pour alerter autrui, lui "signaler" qu'il veut lui parler - et pour faire sens.
Pour produire du sens, il faut au moins deux signes. En effet, si je dis : "sud", dans l'absolu, cela à une signification mais pas de sens. Le sens de sud ne vient que si je le place en rapport avec "nord" ou "est", par exemple. Si je suis un navigateur, ma route changera radicalement de sens si je dois aller "sud-nord" ou "sud-est". Et la direction de mon véhicule en sera affectée.

Et bien, il en va de même avec le langage. Le mot "blanc" par exemple, possède en lui-même quelques significations intrinsèques - de couleur ou d'absence de couleur - mais son sens ne provient que du rapport avec un autre signe : si je relie "blanc" à rouge ou rosée, alors je "désigne" le vin dont je parle. Si je le relie à "jaune", "noir" et "rouge", alors je désigne une couleur de peau et j'évoque une manière de penser l'humain. Etc.
Michèle Rodet : Tissâge - 2010 - (1,40 x 0,85)
En donnant du sens, le signe désigne ! Le parlant affecte un mot ou un groupe de mots à la chose - perceptible par nos sens - qu'il met en lumière ou qu'il montre d'une part, et d'autre part à ce qu'il pense ou à comment il pense. C'est une sorte d'interface.
Je peux encore employer le "blanc" pour parler de quelque chose qui n'est ni matériel ni perceptible par les sens, mais qui concerne tout humain. Le blanc symbolisera alors, selon la culture, le mariage, le deuil, la pureté… etc. Le signe gagne ainsi un nouveau pouvoir, celui de symboliser ; c'est-à-dire de manifester - à travers un élément perceptible - des réalités non perceptibles par nos sens, des réalités qui concernent notre intériorité et nos relations avec les autres.
Lorsqu'un signe acquiert la dignité du symbole, il devient pour les uns un code, pour les autres un langage. 
Mais à propos, le mot "symbole", d'où vient-il, que signifie-t-il et à quels sens a-t-il donné lieu ? 
                                                                                            © Michèle Rodet
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Lyon, le 24 mars 2011 - Clair-obscur aigu-émoussé

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A cause de je ne sais quel funeste sort, les français craignent les figures de style de leur propre langue. Il est vrai que certains mots, avec leur consonance bizarre et leur orthographe invraisemblable, ne simplifie pas la tâche de qui veut mettre les mains dans le cambouis !

Ainsi en est-il de l’oxymore, la figure de style qui rassemble, en une seule expression, deux termes de sens contraire. Des exemples ?
"Cette obscure clarté qui tombe des étoiles…" Pierre Corneille, Le Cid.
"Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé porte le Soleil noir de la Mélancolie" - Les Chimères, de Gérard de Nerval ; des expressions aussi, passées dans la langue commune telles qu’un silence assourdissant, un jeune vieillard et naturellement, un clair-obscur.
Le mot oxymore a été composé à partir de deux termes grecs : oxy- et -more.
Oxy- vient d’oxus et signifie « aigu, c. à d. pointu, tranchant ; d’où, en parlant de sensations : piquant, aigre, acide ; aigu (voix, cri), perçant (vue, regard) ; en parlant de l’intelligence : fin, pénétrant, vif, rapide ».
-More vient de môros et signifie « émoussé, hébété, d’où au moral sot, fou, insensé ».
Le mot oxymore signifie donc littéralement « aigu-émoussé, fin-sot, pénétrant-hébété… ». Il est donc lui-même un oxymore !

Quand un oxymore se présente dans un texte, il surprend et déstabilise : la langue perd de sa clarté, le sens de la phrase se dissout et le lecteur attentif s’arrête. Car l’oxymore conduit le langage à une extrémité : dire et dédire en un seul mouvement. C’est qu’il s’agit pour lui non de produire du sens en surplus, mais au contraire de l’évider, de le creuser ; l'oxymore signale la présence d'un abîme, indéfini mais bordé, comme le ferait un pont jeté par-dessus un gouffre pour le franchir.

Ainsi, dans le même temps que la signification se dérobe, une porte s’ouvre sur une autre scène - un seuil se dégage entre deux - et un troisième espace apparaît qui, n’étant pas visible, ne pouvait se déployer dans le courant du texte.
Ce troisième espace est désigné en creux, en négatif, pour informer le lecteur que le dit-lieu est compté : il existe, puissamment. Le lecteur renvoyé à ses propres réflexions est alors invité à développer ses pensées et à les laisser filer dans le courant du texte. C'est que le Destin qui noue ses rets par-dessus nos têtes ou les remous obscurs, cycliques et labyrinthiques de nos âmes sont affaires de chacun.

Fac simile de Georges de la TOUR - (Le Louvre)
Éducation de la vierge
Clair-obscur est donc un oxymore. Ce fut aussi, en peinture, l'expression d'une révolution qui introduisit un déplacement radical dans la conception de la lumière.
L'expression clair-obscur, en passant dans le langage commun, a été roulé comme un galet dans le cours tumultueux d’un torrent : elle a perdu de son tranchant et de ses qualités subversives. 
Cependant, bien que l’aiguillon soit émoussé, elle n’en introduit pas moins à des chambres noires, des champs obscurs, des fonds ténébreux ou de sombres scènes…
Les mots passent et leurs vertus, les mystères demeurent - inusables, inépuisables, insondables - et leur piquant, et le désir aigu qu’ils suscitent d’être pénétrés… mais aussi formés, déformés, reformés… et représentés !


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Lyon, le 3 juin 2010 - Commencer

A
Michèle Rodet : Commencements - Détail
« Commencer » n’est quasiment plus employé dans le sens « d’initier avec ou par »… Gustave FLAUBERT pouvait encore écrire, dans Madame Bovary : « C'était le curé de son village qui lui avait commencé le latin, ses parents, par économie, ne l'ayant envoyé au collège que le plus tard possible. » Et Anatole FRANCE dans L'île des pingouins : « Les femmes ont été la plupart du temps si mal commencées par leur mari, qu'elles n'ont pas le courage de recommencer tout de suite avec un autre... »

Voici des façons de commencer qui chiffonnent les oreilles, n’est-ce pas ? Et pourtant ! Commencer, par sa morphologie-même, comprend la présence de l’autre. Car commencer est bâti à partir de deux mots latins : com-, et -encer. Com- vient de cum [qui signifie : avec] et –encer est tiré de initiare. Initiare recouvre principalement trois champs de signification : initier aux mystères (spirituels), instruire (initier à un domaine de connaissance : lettres, sciences…) et commencer.

 Il fut donc une époque où commencer s’entendait évidemment avec ou par l’intermédiaire de quelqu’un. L’on ne commençait pas tout seul. Commencer seul était non seulement impossible mais impensable. La présence d’autrui dans le processus d’introduction à un domaine ou une discipline – quels qu’ils fussent – était alors indéniable et nul ne pensait à effacer sa relation aux autres. Celui qui prétendait « s’être fait » tout seul était immédiatement taxé d’arrogance et d’impiété ! Ovide en témoigne : il n’a pas oublié comment Lycaon l’impie, après avoir servi la chair de son petit-fils à Zeus, fut changé en loup tandis que ses fils étaient foudroyés. A bon entendeur, salut !

Dans mon atelier :
ruban satiné bleu nuit
semé de fragments brillants
qui refléchissent la lumière
Il semble qu’aujourd’hui ne reste de commencer que l’action de débuter : comme si commencer se réduisait au premier degré de temps référé au fait imputé ! Puisque la tentative d’évacuer autrui des commencements semble un processus largement attesté – y compris chez les anciens - et partagé, l’on peut s’interroger sur l’aveuglement des héros, nombreux, que les dieux châtièrent pour leur rappeler leur condition d’être-en-relation.

Comment en vient-on à méconnaître ou à évacuer ceux qui sont à l’initiative ou les intermédiaires par qui les dons – de sciences, lettres, pratiques, mystères… - furent prodigués ? Tout semble se passer, pour ces héros tragiquement solitaires, comme si la lumière, éclairant les personnes et les êtres les entourant, leur avait manqué depuis toujours, et que faute de n’avoir pu les voir et les connaître, ils ne pouvaient les reconnaître…

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quel est votre point de vue à propos de cette question ?


Le point de vue de :

       Annie R.
" Bonsoir Michèle,
J’ai visité ton site.
J’ai visité ton blog.
Je viens de lire ton texte « Commencer ».
La présence de l’autre, c’est donc çà !!
Commencer seul était non seulement impossible mais impensable. Bien sûr.
A la fin de ton texte j’ai eu l’impression que ce mot prenait pour moi le sens qu’il n’aurait jamais dû cesser d’avoir. C’est très difficile à expliquer.
Si j’ai bien compris le sens de commencer a évolué ( ? ) dans le mauvais sens, alors que je viens de (re)trouver son sens grâce à ton texte. Très étrange.
Je me demande toutefois si les héros n’étaient pas seuls, seraient-ils aussi héroïques ? "


      Marie-José GIL
"Quel beau questionnement à la fois si singulier et universel.
Tu évoques l'impossibilité d'accéder au "commencer" par le manque de lumière... de l'entourage et qu'en conséquence on ne peut accèder à ce que l'on n'a pas reçu faute de référence...
Peut-on imaginer que l'on refuse cette lumière trop éclairante voire dérangeante voire dangereuse, non pas parce qu'elle ne m'est pas offerte mais parce que je refuse de la voir ? Ai-je le droit de choisir l'obscurité à la lumière ? Mais si je refuse la lumière c'est que déjà j'ai une connaissance de celle-ci et que je l'ai reçue ! Donc si nous sommes des poussières d'étoiles indifférenciées de notre environnement et que celui-ci nous montre un chemin de commencement ou non... nous verrons le monde "avec de yeux ouverts par d'autres !" quel dommage ! bien que vérité...
Je crois en une lumière "autre" celle de la terre et du ciel qui m'appelle et pour celle-ci il ne suffit pas de voir, de sentir, de dire, de goûter, d'entendre mais simplement d'être, d'oser être ce que je suis en train de devenir...
Sans doute d'autres petits mots plus tardivement."